Realms – Chronique

Realms fut le fruit d’une rencontre hasardeuse:
Mon ami fan de basket-ball avait acheté Tip-Off au magasin boulanger du coin (non pas celui qui fait des pains au chocolat à 35 centimes !) et nous étions très très très déçus du jeu d’Anco.
La jouabilité était douteuse, des graphismes pas top pour l’époque et surtout le programme plantait régulièrement !
Bref nous prîmes le parti d’échanger le jeu dès le lendemain dans l’espoir de pouvoir repartir avec une bonne pioche.
Hélas l’éventail du choix fut chiche et pas mal de titres nous étaient inconnus.
Nous avons donc jugé en fonction de la jaquette et nous portâmes notre dévolu sur Realms dont les illustrations au dos de la boîte étaient prometteuses.
Le jeu n’avait pas encore été testé par les magazines spécialisés, nous fîmes donc le pari de dénicher une pépite inconnue.

Edité par Virgin et réalisé en 1991 par Graftgold (Raimbow Island, Fire and Ice, Uridium 2…), Realms fait partie des jeux qui n’a pas trouvé son public.
On retrouve peu d’écueil à son égard sur le net ce qui me paraît fort dommage car le soft a du potentiel.
Realms est un jeu de stratégie en temps réel – STR – qui reprend les bases de l’héroïque fantaisie. Vous pourrez y contrôler plusieurs races/classes, les orques, les nains, les elfes, les barbares, les nordiques ou les amazones.
En tant que seigneur héritier du royaume il sera de votre devoir d’unifier le pays en conquérant les territoires et mettre à bas vos opposants.

Plusieurs villes vous seront octroyées sur une splendide map simili 3D isométrique sur laquelle vous pourrez interagir pour gérer vos bastions et diriger vos troupes.

Le jeu se scinde en deux phases distinctes, la première concerne la gestion de vos villes :
récolter les impôts afin d’acheter du grain pour nourrir la population, agrandir la superficie des terres arables ou de la ville, renforcer les défenses grâce à différents murs.
Plus vous prendrez soin de vos villageois, plus la ville vous sera fidèle, se peuplera et formera un réservoir pour vos légions.
Tout sera question d’équilibre, trop d’impôts et se sera la révolte allant jusqu’à passer dans le camp ennemi, pas assez de quoi nourrir vos sujets et se sera la famine et les maladies qui décimeront la population.

La seconde phase concerne la guerre. Équipez vos troupes en fonction de votre budget, choisissez bien les armes qui correspondront au mieux à chaque race pour garantir un succès lors des futurs combats.
Vous pourrez ainsi envoyer guerroyer avec vos légions fraichement mis sur pied afin de conquérir les villes adverses ou protéger vos propres bastions.
Les cités de l’adversaire pourront être assiégées jusqu’à ce qu’elles se rendent ou bien il sera toujours possible de piller leurs ressources, de les raser ou de demander un tribut.
Une reddition vous permettra d’agrandir l’assiette de votre collecte d’impôts afin de financer vos futures campagnes mais aussi de renforcer le recrutement de soldats.
Attention de ne pas trop mêler les classes entre elles, car certains d’entre eux vivent mal la promiscuité, hors de question de mélanger des troupes composés d’orques et d’elfes par exemple.

Les graphismes sont de toute beauté et sont vraiment agréables, il y a une patte artistique qui rend l’univers de jeu cohérent : un travail soigné comme on le retrouve généralement dans les jeux Graftgold.
Côté son, les musiques du sous-estimé Jason Page collent parfaitement à l’action et évoluent avec elle, une nappe sonore sera tantôt calme en phase administration et deviendra dynamique en phase combat.
On regrettera que les bruitages soient plus que discrets alors qu’ils auraient tant apporté à ce type de jeu.
La prise en main est assez facile hormis les séquences de combats qui auraient pu être plus réfléchis car la jouabilité n’est pas parfaite.
Autant l’interface de gestion des villes est très claire et il vous sera facile d’administrer votre peuple autant celle des combats est lourde.
Plusieurs icones vous permettront de manœuvrer à la souris vos soldat en temps réel. Les assauts se dérouleront un peu à la manière de Nord et Sud sans la facilité du joystick pour diriger les différentes troupes.
À la fin ça ressemble un peu à un gros foutoir dans lequel on aura le sentiment d’avoir peu pesé sur l’issu du combat.
C’est là que réside le gros défaut du jeu : une mauvaise gestion des batailles en temps réel qui rend la tactique militaire un peu frustrante.

Les wargames n’étaient pas encore très à la mode à l’époque, le seul qui avait trouvé son public sur Amiga étant Battle Isle et qui utilisait le tour par tour.
Pourtant le concept de Realms voulait tendre vers plus de liberté et d’offrir aux joueurs un monde vivant et consistant à la Populous.
Certes on n’est pas encore dans un jeu de stratégie en temps réel de la qualité de Dune 2 qui proposait plus d’options pour farmer ses bases et une permettait une gestion simple des combats.
Toutefois Realms possède une ambiance prenante et un intérêt certain qui vous amusera ; vous y passerez pas mal de temps à vouloir devenir le maître du royaume.
Jouer à Realms sera une bonne occasion de découvrir le « mal aimé » de la famille Graftgolg passé à l’as…hélas…c’est là qu’est l’os.

Graphisme : 8/10
Son : 6/10
Game play : 7/10
Difficulté : Moyenne

Note Globale : 7/10

Edité par Virgin Games en 1991
Equipe de développement : Graftgold
Chefs de projets : Andy Green, Andrew Wright
Code: Steve Turner, Andrew Braybrook, Gary J. Foreman, David O’Connor, Jason Page, Eldon Lewis
Graphismes : Michael A. Field, John W. Lilley
Musiques et SFX : Jason Page

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Musique d’intro: