Risky Woods – Chronique

Je me souviens que dans ma lointaine jeunesse ce jeu ne m’avait pas particulièrement passionné…ça m’avait touché l’une sans faire bouger l’autre, mais sans vraiment trop me rappeler pourquoi…
Eh tu m’étonnes Simone ! côté gameplay c’est une aberration totale, une accumulation de situations injustes qui ne pouvaient que décourager les joueurs : ce jeu est un troll !
Ses concepteurs espagnols ont du bien se marrer en imaginant ces rochers qui te tombent sur la tronche quand tu traverses une passerelle en bois, ces malus de même couleur placés devant une clef indispensable, ces coffres qui mélangent bonus et malus pouvant être ramassés par inadvertance, ces moines malveillants qu’il est impossible de différencier des bons et donc inévitables une fois libérés. Bref tous ces pièges qui nécessitent de tomber dedans pour les éviter la fois prochaine.

Et non, nous ne sommes pas dans un die and retry, là c’est du sadisme pur et dur. Il y a vraiment une volonté de se moquer du joueur. Et toutes, j’ai bien toutes, les opportunités seront utilisées pour le piéger.
Concernant les ennemis j’ai l’impression que le script se limite à une seule consigne : toujours avoir la présence permanente d’au moins deux adversaires à l’écran, ça ne cesse de défiler frénétiquement, ça ne s’arrête jamais…et c’est très chiant. Les boss eux te fuient, ils disparaissent dans le bord de l’écran t’obligeant à rebrousser chemin pour leur permettre de revenir à un minimum de portée de tir.

 

Et pourtant ce jeu est magnifique et très soigné…hormis le flou disgracieux qui entoure le personnage quand il se déplace. Il y a plein de bonnes idées visuelles, les armes sont cools et les musiques de José Antonio Martín Tello sont plus que de bon goût, par contre c’est assez dérangeant d’entendre les bruitages de Gods.
Bref ! Sur la forme ça tient bien la route mais sur le fond il n’est ni amusant, ni un défi satisfaisant à relever. Et c’est dommage car avec un bon game designer malin Risky Woods aurait été l’un des meilleurs plateform-shooter de la machine. Un jeu peut-être très dur mais intelligent et gratifiant tout comme Biomechanical Toy que Zeus Software développera pour l’arcade en 1995.
Pour aller plus loin dans les détails de ce naufrage vidéoludique, je vous invite à lire cet autre test : http://www.insertdisk2.com/test/risky-woods

Risky Woods – Zeus / Dinamic /Electronic Arts 1992

Musics: