Brutal Sports Football – Chronique

La bataille fait rage ! Speedball 2 règne sans partage dans le domaine du sport futuriste écrasant la médiocrité des softs qui fleurent bon la castagne.
Mais dans le bousin il y a quand même un qui vaut quand même le détour : Brutal Sport Football développé par Teque Software et édité par Millennium en 1993.

Ha ! enfin un jeu de sport qui renoue avec le bourre pif, la mâchoire écrasée, le sternum enfoncé et les dents émiettées sur le sol.
Première règle du Fight Club de Brutal Sport Football, c’est qu’il n’y a pas de règle : tous les coups seront permis et surtout dans la gueule !
Enfin si ! il reste le principe d’apporter la balle dans le camp adverse pour marquer des points ou bien de trucider la majeure partie de l’équipe adverse pour remporter le match.
Et c’est là que repose tout le fun ! trucider, écraser…anéantir tout sera bon pour faire rentrer le nez dans le crane de l’adversaire.
Pour cela des armes seront disponibles apparaissant aléatoirement sur le terrain : grenade, épée, bouclier ; tous ces bonus qui vous permettrons de mettre en charpie les joueurs adverses.
Plus anecdotique, ponctuellement apparaitra sur le terrain un lapin qui donnera un boost d’accélération ou une tortue qui jouera le rôle de malus et ralentira le porteur de la balle.
Tout ne sera que violence dans ce simulacre de football américain, ce qui vous changera des parties interminables de foot où les joueurs se jettent théâtralement sur le gazon.

Et le top du top, il vous sera possible d’achever un adversaire au sol; rien de plus marrant que de tabasser un pauv’ sans défense…tirer le maillot c’est bon pour les fillettes !
A force de coups dans la tronche les joueurs s’épuiseront vite et des têtes ne tarderont pas à voler ! et il ne sera pas rare de prendre une tête à la place du ballon pour s’en servir de projectile !
Têtes que vous pourrez recoller à l’issue du match, en effet à l’issue de chaque partie direction le labo pour soigner (ressusciter ?) voire améliorer vos joueurs en fonction des sommes engrangées en cas de victoire.

A vous la joie d’évoluer en championnat et de rencontrer des adversaires de plus en plus fort tels que des lézards, des rhinocéros
ou des dragons qui vous arroseront de leurs flammes pendant que vous baignerez dans votre sang.

Les graphismes sont plutôt réussis bien qu’un peu terne, la gueule des personnages est très originale et sort des portraits habituels de sportif avec leurs looks de viking de l’an 2950.
Par contre l’animation craint un max, on sent le portage d’une routine de scroll bien pourrie made in Atari ST.
Le défilement avance par bloc, résultat…c’est pas fluide et ça perturbe l’action. Si seulement ce jeu avait eu une bonne routine d’affichage, il est fort à parier que ce jeu aurait eu de meilleurs retours.
Le pire c’est qu’ils s’y sont mis à trois pour coder le jeu ! apparemment aucun d’entre eux n’avaient lu le 68000 pour les nuls.
Pour le son on a connu mieux, l’ami Richard ne s’est pas foulé pour les compos et l’ambiance sonore avec ses deux pauvres voix digits.
Dans ce registre speedball 2 reste indétrônable rien que pour son « ice cream ».

Il existe une version AGA, bien plus colorée qui utilise des sprites plus gros donc plus détaillés.
L’intention est louable, mais en gardant la même résolution d’écran on visualise moins moins l’action en cours et le terrain semble plus confiné :
difficile de voir où sont placés les autres joueurs pour organiser ses passes. Une fausse bonne idée car Sensible Soccer a bien démontré que de petits sprites participaient à une meilleure maîtrise de l’espace de jeu.
De plus comme pour palier au problème du défilement saccadé, le jeu est accéléré (ou bien c’est l’effet 680EC20 à 14Mhz) ce qui rend l’ensemble peu jouable, on a du mal à suivre et l’action devient brouillonne.
Je recommande la version OCS/ECS même si elle est moins jolie.

Par ailleurs l’équipe récidiva dans genre jeu de sport futuriste mais cette fois en vue en 3D isométrique avec le titre Wild Cup Soccer.
Hélas le jeu traîne le même scrolling de merde avec un jouabilité plutôt délicate…dommage.

Alors pourquoi y jouer ? parce qu’il n’y a pas légion de jeu de sport aussi drôle sur Amiga, c’est un véritable défouloir et une fois les contrôles bien en main c’est le plaisir assuré.
La possibilité de choisir sa méthode pour gagner : marquer des buts où butter tous les joueurs adverses au risque de se faire distancer au score avant le temps imparti.
Je conseille vivement d’y jouer à deux, Brutal Sport Football devient alors vraiment jouissif et ça tourne rapidement au jeu de massacre, un jeu bien bourrin comme on les aime !

Graphisme : 8/10
Son : 7/10
Game play : 7/10
Difficulté : Moyenne

Note Globale : 7/10

Edité par Play Byte en 1992
Equipe de développement : Ego Software
Production : Tony Love
Concept : Dean Lester
Code: Peter Jefferies, Alistair Mann, Colin Hughes (3 codeurs pour ce boulot-là !!!)
Graphismes : Tony Hager
Musiques et SFX : Richard Joseph

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