Hugo på nye Eventyr – Chronique

Ha Hugo Délire, haaaa Karen Cheryl, que de souvenirs !
Des gamins prenant leurs taules en direct après avoir ruiné leurs parents à coup d’appels sur un numéro surtaxé.

Bref comme chaque possesseur d’Amiga, je fus étonné en septembre 1992 de voir apparaitre sur les écrans de FR3 ce nouveau programme télé
qui reprenait le personnage du jeu « Hugo på nye Eventyr » soit « Hugo dans une nouvelle aventure » dans la langue de Brigitte Nielsen.
Un programme télé si novateur et si populaire à la télé danoise TV2 qu’il fut adapté dans une quarantaine de pays.
Pour mettre tout ça en animation: deux Amiga 3000 reliés à un échantillonneur audio qui convertissait les impulsions sonores
des touches du téléphone (signalisation DTMF) en signaux MIDI.
Personnellement je me suis toujours questionné sur la viabilité de ce procédé :
n’induisait-il pas une latence trop importante pour prendre en compte à temps la touche sélectionnée par le joueur sur son téléphone ?
Il est possible aussi que les joueurs étaient tous des mauvais…seul un témoin direct de cette époque pourrait nous éclairer sur ce fait.

« Hugo på nye Eventyr » sorti début 1992 fait suite à un premier opus nommé « Skærmtrolden Hugo » (le troll d’écran) publié en 1991;
une première apparition assez anecdotique n’ayant pas vraiment fait parler d’elle.
Ce nouvel épisode est bien plus beau tout en utilisant le même principe que l’on nommera QTE quinze ans plus tard.
Heureusement on est bien loin d’une mécanique à la Dragon’s Lair où il était nécessaire d’effectuer de multiples actions
en une micro seconde sans aucune indication sur l’écran.
Rien de tout cela ici, le jouer dispose d’un temps confortable pour sélectionner l’une des deux touches proposées.
Et c’est peut-être là où le bât blesse : autant le jeu de Readysoft était une purge, autant Hugo est bien trop facile.
Une fois compris le principe, on traverse le tableau sans réelle difficulté.
La durée du jeu n’excédant pas les 8 minutes, n’aidera pas à ce que l’on y rejoue fréquemment.

Alors que reste-t-il qui lui confère une place unique dans la logithèque de l’Amiga ?
Des épreuves originales, la draisine à bras, le saut d’obstacle dans les montagnes apporte un côté pittoresque aux aventures d’Hugo.
Des graphismes qui en mettaient plein la rétine avec ses 32 couleurs bien choisies servies par un affichage en over scan s’il vous plait !
Une animation parfaite pour ce type de jeu, proche d’un dessin animé et mis en œuvre avec beaucoup d’humour.
Ses effets de décors zoomés qui pouvaient rendre jaloux n’importe quels de vos camarades ayant autre chose qu’un Amiga.
Des bruitages excellents avec les dialogues de ce troll d’Hugo dans un danois hilarant.
Et sans doute une bonne grosse dose de nostalgie de notre part qui rend ce jeu indissociable d’une époque insouciante,
où le jeu vidéo avait sa place sur une antenne nationale avec en prime une Karen Sheryl se tortillant sur son tabouret.

Une seconde partie sortira la même année pour prolonger l’aventure, toujours en trois actes :
la balade en forêt, le pilotage du biplan et hélas la même séquence finale contre la sorcière qui vous proposera de choisir une corde à tirer
parmi les quatre disponibles afin de délivrer la petite famille d’Hugo.
Je trouve ces nouvelles épreuves techniquement moins impressionnantes que précédemment (mais toutes aussi belles)
de plus il me semble bien dommage que la même fin soit réutilisée.
Il y a quand même un peu plus de challenge, la difficulté est légèrement revue à la hausse.

Dernière chose que j’ai pu relever, il me semble que le jeu est mal déplombé :
en préambule du jeu la protection nous demande de choisir une couleur fonction des coordonnées d’un tableau.
En rentrant n’importe quelle couleur je n’ai pu avoir la bonne fin quel que soit mon choix de corde. Le jeu est accessible mais pas sa fin.
Alors qu’en utilisant la « color code sheet » du manuel, j’eus la bonne fin quelle que soit la corde sélectionnée…étrange.

Graphisme : 9/10
Son : 6/10 (ça manque de musique)
Game play : 4/10
Difficulté : Facile

Note Globale : 6/10

Code: Esben Krag Hansen, Henrik Christensen, Martin Pedersen
Graphismes: Lars Krogh Mortensen, Martin Larsen, Niels Krogh Mortensen, Torben Bakager Larsen
SFX: Thomas Engell

Faits amusants, on retrouve dans l’équipe de développement les concepteurs d’Hybris et Battle Squadron :
Martin Pedersen & Torben Bakager Larsen de Cope-Com

Et un certain « Nichola » dont le nom apparaît seulement quelques frames dans la boule

Téléchargement du jeu

Longplay

Hugo en action